mardi 3 janvier 2012

Golgota picnic de Rodrigo Garcia Rond-Point Festival d'Automne

Pas de quoi fouetter un chat

Maints détours et de sévères contrôles de sécurité nous autorisent à pénétrer enfin dans la salle où se joue cette pièce qui a défrayé la chronique à la suite des manifestations violentes qu'elle a suscitées chez certains "puristes" catholiques avant même d'avoir été jouée.

Ces réactions sont aussi ridicules que navrantes.

- Ridicules parce que totalement infondées
- Navrantes, car elles illustrent ici, comme ailleurs, ce climat d'intolérance, voire d'obscurantisme renaissant,    inacceptables.

Le questionnement n'est-il pas le fondement de la recherche?

Rodrigo Garcia ne fait ici qu'interroger les évangiles, ou fustiger notre société.

Il le fait d'abord avec un humour souvent irrésistible.

En particulier dans ses commentaires sur la peinture religieuse où dans la "Mise au Tombeau" du Giotto seuls les anges dans le ciel seraient sincèrement affligés, tous ceux du bas n'étant que de vulgaires pleureurs grassement rémunérés pour leur prestation; ou comme dans cette grandiose "Crucifixion" de Rubens dans laquelle le petit chien à l'avant de la foule est aussi le seul à n'avoir pas trahi Jésus, il est en l'occurence le caniche du peintre.

Roger Garcia se sert aussi, souvent avec intelligence, de la vidéo: son saut de l'ange sans parachute est d'une force étonnante.

Il utilise également des images délibérément repoussantes comme sa confection d'un sandwich géant avec force superposition de poignées d'asticots se tortillant gaiement entre de petits pains, surmontés d'une feuille de salade et couronnés du fanIon Tour de Babel; tout comme sa séance d'aspersion à la peinture qui nous rappelle forcément les happenings d'Yves Klein.

Mais ce qui m'a beaucoup déçue c'est un texte bien trop souvent bavard, à la limite de la diarrhée verbale.

Et puis ce revirement musical:
Plus d'une heure de concert.
L'interprétation des "Sept Dernières Paroles du Christ" d'Haydn par Marino Formenti, qui se met à son piano en costume d'Adam.

Le retour à la spiritualité, à la pureté des origines, sont bien les conclusions de l'Auteur.

Et les intégristes devraient mieux s'informer avant de s'indigner bien à tort.

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