Que dire de cette représentation de "29° à l'ombre"?
Que le texte est irrésistible et sa force comique intacte. Les travers de nos bourgeois parvenus, à la campagne par une journée de canicule, sont dépeints avec tant d'acuité par l'auteur que les rires fusent à chaque réplique. Mais ça, encore une fois c'est le texte. En ce qui concerne la mise en scène il s'agit tout simplement d'un contre-sens: le décor, moderne, les acteurs, d'après leurs costumes, contemporains, habillés à la Deschiens, et le cadre, minable. Or la pièce de Labiche est riche de références caractéristiques de son époque, intransposables à la nôtre et ses personnages, des possédants et non pas de modestes fonctionnaires en week-end. Quelle incompréhension!
Malgré le souvenir impérissable que nous ont laissé Jacques Charon et Bernard Dhéran dans ces rôles, les hommes tiennent leur partition en dépit de la distribution du metteur en scène, car leur physique à tous, et particulièrement celui de Madame Pomadour, sont aussi en totale inadéquation avec leur personnage.
Pour "Embrassons-nous Folleville", l'horreur monte d'un cran, le charmant vaudeville avec couplets se transforme en kitchissime comédie musicale à prétention glam-rock. Le décor: du Starck criard et bon marché; les costumes: délibérément grotesques et vulgaires; la mise en scèn: clownesque.
Cette fois c'est bien Labiche qu'on assassine.
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