vendredi 16 septembre 2011

Le Songe d'une Nuit d'Eté - Théatre de la Porte Saint Martin

Nicolas Briançon nous a déjà offert dans ses précédents spectacles deux merveilleuses soirées théâtrales avec sa "Nuit des Rois" en 2009 et "Au moment de la Nuit" la saison dernière.

Pour autant "Le Songe d'une Nuit d'Eté" ne m'a pas convaincue.

Malgré un premier tableau aussi "enlevé" qu'un générique de "Dim Dam Dom" (émission de mode culte de la télévision des années 60) dans un décor, pourtant astucieux de Bernard Fau, mais trop "Casino de Paris" voire boîte de Pigalle, la transposition n'opère pas comme on l'espérait.

Les moyens n'ont certes pas manqués à cette production dont l'affiche est faite essentiellement sur les noms de Lorant Deutsch et Mélanie Doutey; et c'est là que se situe le premier malentendu, car ils sont loin de tenir les rôles principaux.

Lorant Deutsch, dont on a si souvent apprécié l'exigence des choix ( "Victor ou Les Enfants au Pouvoir" de Roger Vitrac,"L'Anniversaire"  d'Harold Pinter) et les prises de risque parfaitement maîtrisées, nous livre un Puck dénué d'espièglerie, qualité pourtant essentielle chez les Elfes comme chacun sait et ses facéties se résument à des farces bouffonnes.
Surprenant de la part d'un comédien si subtile.

On a aussi vu Mélanie Doutey beaucoup plus inspirante, irrésistible sur scène, alors même que le personnage de Titania est un rôle de rêve au sens propre et figuré.

Tous les autres acteurs sont justes.
Nicolas Briançon, toujours séduisant chef de troupe-meneur de revue , les quatre jeunes amoureux (Davy Sardou, Thibault Lacour, Elsa Mollien et Marie Julie Baup) ont le physique de l'emploi et le talent de nous faire entendre ces si beaux vers, tout comme les comédiens "comédiens" (Yves Pignot en Bottom, Maxime Lombard, Dominique Daguier et Léon Lesacq) qui nous livrent un numéro de vieux cabotins parfaitement rodé.

Saluons le travail de la troupe, chose si rare aujourd'hui dans le privé et regrettons davantage encore que cette très louable tentative de réconcilier spectacle populaire et grand texte du répertoire, ne fonctionne pas, lâchons le mot, que la Poésie soit absente à ce point de la plus exquise des comédies de Shakespeare.

Je dirais "Beaucoup de Bruit pour Rien" si j'étais cruelle.

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