Genet a écrit sa pièce "Les Bonnes" d'après un fait divers.
Mais ici le dénouement est autre que celui de cet assassinat sordide.
Ce n'est pas la patronne qu'on trucide.
Par un retournement aussi étonnant que tragique, c'est le suicide de l'une des soeurs, meurtrière en puissance, qui clôt cette histoire à la fois dérangeante et sulfureuse.
Texte puissant et transgressif "Les Bonnes" sont la pièce de toutes les équivoques et de l'ambiguïté.
Drame de la misère certes, mais pas de la "lutte des classes". C'est Genet lui-même qui le dit.
Par le jeu du travestissement, au sens propre, de basculements et d'inversions des rôles, les rapports Amour-Haine, Dominant-Dominé, sont superbement rendus par l'écriture incisive, crue, violente de ce grand texte de Genet dont la force dévastatrice requiert de grandes interprètes.
Or ni Prune Beuchat, ni Lolita Chammah, en dépit de leur engagement, n'ont l'envergure de ces rôles. Seule Christine Brücher, en Madame adorablement détestable, a la présence et tout l'éclat de son rôle sur scène.
On le regrette pour Sylvie Busnel qui signe une bonne mise en scène et Jérôme Kaplan dont le superbe décor vénéneux à souhait et les costumes aussi intelligents que spectaculaires servent admirablement la pièce.
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