dimanche 13 novembre 2011

Je Disparais de Arne Lygre à La Colline jusqu'au 9 décembre

C'est un texte étrange, surprenant, déstabilisant.

On ne sait trop si cette fuite soudaine qui transforme des êtres "normaux" en parias et en exclus dans l'extrême précarité est un récit réel ou fantasmé.

Jeux de rôles, quête de l'identité, quête aussi de la compassion et de la fraternité caractérisent cette histoire à cinq personnages:

Moi (formidable Annie Mercier aux intonations qui rappellent Simone Signoret) attend Son Amie (Luce Mouchel intéressante dans sa volonté d'auto persuasion) la Fille de Son Amie, et Son Mari (Alain Liboit touchant dans son infatigable recherche d'amour) qu'elles renoncent à attendre pour partir.

Seule en scène à la fin le Mari.

Il a décidé lui de devenir l'Homme Nouveau qui s'adapte au Monde Nouveau, et à fonder, avec sa Femme Nouvelle, une vie nouvelle qui lui a permi d'oublier la précédente marquée au sceau de l'inconsolable perte de l'Enfant.

Tout l'éllliptisme norvégien caractérise la pièce de ce jeune auteur de 43 ans qui m'a subjuguée.

Dans un décor abstrait et fascinant de beauté et d'efficacité de Stéphane Braunschweig qui signe aussi une mise en scène parfaite au service d'un texte somme toute très humain, on suit les tribulations de tous ces personnages avec une attention qui ne faiblit à aucun moment.

Théâtre moins fort peut-être que celui de son jeune ainé Jon Fosse pour lequel j'ai une immense admiration, il s'inscrit parfaitement dans la grande tradition nordique à la suite d'Ibsen et de Strindberg qui ont bouleversé les codes en fouillant aussi dans les tréfonds de notre âme et de ses tourments.

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