Pendant la bonne heure de spectacle que dure la représentation du "Gorille" interprété par Brontis Jodorowsky et repris après son succès au Lucernaire à sa création, nous assistons à une performance d'acteur parfaitement aboutie que je salue volontiers.
Brontis Jodorowsky nous fait la démonstration d'un exceptionnel travail d'acteur fruit à la fois de ses années d'expérience passées chez Ariane Mnouchkine qu'il revendique et de la direction de son père Alejandro Jodorowsky qui signe le mise en scène.
Il nous tient en haleine et subjugue le public par ses bruitages, mimiques, postures et gesticulations simiesques, déroutantes et dérangeantes.
Je n'en dirai pas autant du fond qui paraît facile face à la perfection de la forme.
Oui, la démonstration a contrario de la supériorité de l'animal sur l'homme, est un argument qui peut séduire; oui, la survie de tout être vivant ne peut s'obtenir le plus souvent que par le renoncement, pour ne pas dire la trahison, de soi même. Oui la société nous broie impitoyablement s'il on est incapable de comprendre les bénéfices qu'apporte la stricte observation des règles établies.
J'ai lu de nombreuses oeuvres de Kafka dont l'étrangeté et la singularité mêmes sont le révélateur d'une angoisse métaphysique singulière et profonde. Jodorowsky nous propose une version librement adaptée de la nouvelle éponyme: cela explique sans doute que les "lianes" utilisées pour notre macaque sur scène sont vraiment trop grosses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire