Cela a commencé par un bref instant de beauté théâtrale absolue, à vous couper le souffle : une scénographie magistrale:
. Descendant des cintres, quatre traits lumineux rouge incandescent délimitent le sol de l'action, un voile à l'arrière et du fin fond du plateau, un praticable noir surgissant des ténèbres d'où apparaît de l'obscurité, le personnage par qui le drame arrive, l'instigateur de l'anéantissement des deux autres protagonistes de cette tragédie. Quelques rares meubles stylisés complètent admirablement le décor.
Fugace enthousiasme, bonheur éphémère
Passées les premières répliques on comprend très vite que les interprètes ne sont pas au diapason du texte de Strinberg; texte au demeurant admirable, d'une cruauté et d'une noirceur implacables, d'une violence, par la force unique des mots qui tuent au sens propre du terme, assassine.
Qui du metteur en scène ou des interprètes en portent la triste responsabilité ? Je ne puis fournir la réponse.
Mais voir Adolf, ridicule et risible dans le rôle de double victime du drame, celle d'une femme inconstante et narcissique et celle de l 'ex-époux bafoué, ne passe pas.
Voir Tekla faire son entrée sur scène, vêtue comme pour un bal paré, alors qu'elle descend de bateau, s'exprimer avec l'accent anglais et une raideur de vieille fille, être totalement dépourvue de cette "rouerie" féminine si violemment dépeinte par l'auteur, devient pathétique .
Seul Gustaf tient honnêtement sa partition, mais quand les partitions se jouent à trois,on court à l'échec...
C'est le cas, les applaudissements sont à peine polis.On le regrette sincèrement pour Christian Schiarettii dont il faut cependant saluer la constance dans sa volonté de donner à voir ou à redécouvrir les grands textes.
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