Tchékhovien
Un café sinistre aux murs écaillés, une femme attablée, penchée sur des papiers qu’elle examine fiévreusement.
Lui entre, l’étui de son violon sous le bras.
Ils se sont déjà retrouvés là, la veille.
La conversation reprend. Les confidences laissent vite apparaître la solitude dont chacun souffre, leur difficulté à y faire face.
Cette rencontre serait-elle leur chance ?
Une attirance mutuelle semble le permettre.
Et puis quand la vodka succède au thé et à la soupe aux choux, les masques tombent, les mensonges s’avouent, tous deux ont des vies sans issue, prisonnières de leur destinée.
Pour elle un amour impossible la lie au Domaine dont elle va bientôt être dépossédée.
Lui, abandonné avec ses enfants par une épouse volage se voit contraint de jouer dans la rue afin de payer ses déplacements à Moscou pour voir son fils injustement emprisonné.
L’irlandais Brian Friel est un auteur octogénaire couvert de distinctions à juste titre.
On le surnomme le Tchékhov de la langue anglaise. Sa proximité avec le grand écrivain russe est évidente. Avec un peu mois de sensiblerie et de sentimentalité on y serait tout à fait.
Néanmoins Marie Vincent et Roland Marchisio, deux interprètes dont le talent n’est plus à démontrer, donnent admirablement chair à leurs personnages en perdition.
Une très jolie soirée qui réconforte dans la médiocrité de cette saison.
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