(jusqu'au 20 novembre)
Le deuxième spectacle de Claudio TOLCACHIR "El viento en el violin" vient de nous apporter la confirmation éblouissante du talent exceptionnel du jeune auteur et metteur en scène argentin et de toute sa troupe de comédiens surdoués.
Cette pièce qu'il vient de créer à Buenos Aires, nous replonge dans les abysses de la déliquescence familiale, abordant avec un réalisme absolu des situations qui pourraient nous faire fuir.
Mais voilà, non seulement le spectacle ne tombe jamais dans le porno, l'obscène ou le vulgaire , mais plus encore il nous réserve des moments d'un humour consommé: la séance de psychanalyse est un morceau d'anthologie, qui balaie Woody Allen, tout en laissant poindre un espoir au coeur de cette humanité confrontée à des situations pourtant sans issue.
On pourrait assister au pire du mélo ou du reality-show mais c'est l'émotion la plus authentique qui nous étreint. On est pas près d'oublier ce jeune homme "attardé" qui revendiquera sa paternité auprès du couple lesbien dont il a été la victime.
Retrouver ici les avis et points de vue d'une fine plume de la critique théâtrale parisienne...
dimanche 21 novembre 2010
jeudi 18 novembre 2010
SACRIFICES de Nouara Naghouche et Pierre Guillois - Théatre du Rond-Point
(jusqu'au 28 novembre)
La découverte d'un phénomène théatral n'est pas si fréquente: il faut aller voir "Sacrifices" pour Nouara NAGHOUCHE (déjà nommée révélation aux Molières 2009).
Cette comédienne, se mettant en scène pour dénoncer les abus dont de nombreuses femmes musulmanes
sont les victimes dans notre hexagone, occupe le plateau avec une présence, une aisance et des dons tragi-comiques qui ne peuvent que lui réserver un grand avenir au théatre.
Elle a un abattage qui lui fait déjà brûler les planches.
Sa conviction et son engagement donnent toute leur force à ces situations souvent insoutenables (qui peuvent aussi concerner les autochtones). Mais l'humanité et le comique sont là.
L'autre mérite de cette soirée: constater l'adhésion d'un large public de scolaires dont la réceptivité est palpable.
Voilà qui est réconfortant dans le contexte d'intolérance et de communautarisme ambiants. .
La découverte d'un phénomène théatral n'est pas si fréquente: il faut aller voir "Sacrifices" pour Nouara NAGHOUCHE (déjà nommée révélation aux Molières 2009).
Cette comédienne, se mettant en scène pour dénoncer les abus dont de nombreuses femmes musulmanes
sont les victimes dans notre hexagone, occupe le plateau avec une présence, une aisance et des dons tragi-comiques qui ne peuvent que lui réserver un grand avenir au théatre.
Elle a un abattage qui lui fait déjà brûler les planches.
Sa conviction et son engagement donnent toute leur force à ces situations souvent insoutenables (qui peuvent aussi concerner les autochtones). Mais l'humanité et le comique sont là.
L'autre mérite de cette soirée: constater l'adhésion d'un large public de scolaires dont la réceptivité est palpable.
Voilà qui est réconfortant dans le contexte d'intolérance et de communautarisme ambiants. .
lundi 15 novembre 2010
BORIS GOUDOUNOV de Pouchkine - Théatre des Gémeaux à Sceaux
(jusqu'au 16 novembre, en russe sur-titré)
C'est dans la salle des Gémeaux entièrement modifiée, baignée de vapeurs d'encens et résonnant des sublimes chants ortodoxes russes que nous avons pénétré pour assister au Boris Goudounof de Pouchkine mis en scène par Declan Donnelan.
Au milieu du Public, sur un long praticable identique à ceux des défilés de Mode, se joueront les luttes intestines sans merci qui ravageront l'Empire russe après la mort du Tsar Ivan le Terrible.
Sublime tragédie du pouvoir, de l'usurpation de celui-ci et de l'imposture triomphante.
Admirablement servie par Declan Donnelan qui ne se contente pas seulement de rendre toute la beauté du texte, mais joue avec une force inouie sur son actualité explosive.
Avec une surprenante économie de moyens, de subtiles et intelligentes transpositions, l'action qui débute bien au XVI eme siècle évolue inexorablement jusqu'à nos jours par la seule utilisation des costumes et de quelques éléments sur le plateau qui rendent toute l'intensité du drame.
Pas un moment de faiblesse, pas un instant de répit, l'attention du spectateur reste captivée de bout en bout .
Qu'il s'agisse de Shakespeare ou de Pouchkine, Declan Donnelan mène ses interprêtes au sommet de l'art dramatique.
C'est dans la salle des Gémeaux entièrement modifiée, baignée de vapeurs d'encens et résonnant des sublimes chants ortodoxes russes que nous avons pénétré pour assister au Boris Goudounof de Pouchkine mis en scène par Declan Donnelan.
Au milieu du Public, sur un long praticable identique à ceux des défilés de Mode, se joueront les luttes intestines sans merci qui ravageront l'Empire russe après la mort du Tsar Ivan le Terrible.
Sublime tragédie du pouvoir, de l'usurpation de celui-ci et de l'imposture triomphante.
Admirablement servie par Declan Donnelan qui ne se contente pas seulement de rendre toute la beauté du texte, mais joue avec une force inouie sur son actualité explosive.
Avec une surprenante économie de moyens, de subtiles et intelligentes transpositions, l'action qui débute bien au XVI eme siècle évolue inexorablement jusqu'à nos jours par la seule utilisation des costumes et de quelques éléments sur le plateau qui rendent toute l'intensité du drame.
Pas un moment de faiblesse, pas un instant de répit, l'attention du spectateur reste captivée de bout en bout .
Qu'il s'agisse de Shakespeare ou de Pouchkine, Declan Donnelan mène ses interprêtes au sommet de l'art dramatique.
samedi 6 novembre 2010
LULU de Frank Wedekind - Théatre de La Colline
On ne peut que saluer l'initiative de Stéphane Braunschweig de monter Lulu pièce de Frank Wedekind que l'on ne connaît qu'à travers le film de Pabst immortalisée par Louise Brooks (récemment passé sur Arte) et l'opéra de Berg (repris à Garnier dans les années 80).
C'est donc avec un vif intérêt aiguisé par l'impatience de la découverte que nous attendions cette représentation.
La pièce est bien la "tragédie monstre" ainsi que la définissait son auteur. On est glacé par la course à l'abîme de cette société totalement hypocrite menée par son insatiable cupidité et victime de ses pulsions. Tableau qui résonne aujourd'hui encore avec une incroyable actualité.
La scénographie est éblouissante par ses jeux de miroirs où l'on se perd à l'infini au sens propre et figuré, par ses couleurs troublantes et par l'économie des éléments du décor qui renforcent l'intensité de l'action dramatique.
Quant à Lulu, s'il lui manque le côté vénéneux du personnage, elle en a tout à fait la grâce, l'innocence dévastatrice et assassine;
N'ayez pas peur de la durée du spectacle, c'est une soirée à ne pas manquer: Wedekind est un grand auteur - sa tragédie implacable
C'est donc avec un vif intérêt aiguisé par l'impatience de la découverte que nous attendions cette représentation.
La pièce est bien la "tragédie monstre" ainsi que la définissait son auteur. On est glacé par la course à l'abîme de cette société totalement hypocrite menée par son insatiable cupidité et victime de ses pulsions. Tableau qui résonne aujourd'hui encore avec une incroyable actualité.
La scénographie est éblouissante par ses jeux de miroirs où l'on se perd à l'infini au sens propre et figuré, par ses couleurs troublantes et par l'économie des éléments du décor qui renforcent l'intensité de l'action dramatique.
Quant à Lulu, s'il lui manque le côté vénéneux du personnage, elle en a tout à fait la grâce, l'innocence dévastatrice et assassine;
N'ayez pas peur de la durée du spectacle, c'est une soirée à ne pas manquer: Wedekind est un grand auteur - sa tragédie implacable
lundi 1 novembre 2010
LE CAS DE LA FAMILLE COLEMAN de Claudio Tolcachir au Théâtre du Rond Point
Après avoir trop souvent souffert en ce début de saison dans de grands théâtres affichant pourtant de brillantes distributions pour des spectacles décevants pour ne pas dire affligeants, ma constance de spectateur vient d'être comblée. Avec "le cas de la famille Coleman", Claudio Tolcachir nous permet d'assister à un évènement qui comptera parmi les plus marquants de l'année.
Il dégage dans le travail avec les comédiens sur le texte dont il est l'auteur une impression de nouveauté et de force comparable aux géants Brook ou Mnouchkine. Les Argentins n'ont pas fini de nous surprendre; leur imagination, leur sens de la tragédie, leur côté déjanté sont véritablement époustouflants. Quel vent de jeunesse et quelle justesse.
On est du début à la fin de la pièce littéralement captivé par cette famille à la dérive dont le plus déjanté de tous, victime innocente d'un dénouement tragique, incarne cependant la voix de la lucidité.
Félicitons le Festival d'Automne et le théâtre du Rond-Point d'avoir accueilli cette troupe dont nous sommes impatients de découvrir le prochain spectacle à Créteil.
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